Pierô a remporté le prix de l'album autoproduit 2007





Pierô a remporté le prix de l'album autoproduit 2007

avec son album PAS A PAS sorti en 2006

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Pierô artiste de Limoges...

Album 10 Titres :
Blues idées
Pas à pas
Ma maison
Alors alors
Tu n'peux pas
Elle a envie
Danse
Dans ma roulotte
Bizarre
Mon fil

lauréate autoproduction 2007

nous attendons de ses bonnes nouvelles en 2009... Pierô fut récompensée pour PAS à PAS, album sorti en décembre 2006... Je l'ai interviewée en 2007...


CHANSON PRO : - Votre vie avant l'aventure Pierô ?
- Je suis née au Havre d’un père journaliste et d’une mère infirmière, 2ème d’une fratrie de cinq enfants. Mes parents ont divorcé lorsque j’avais cinq ans et mon père est allé vivre à Tours. J’ai donc vécu pendant une vingtaine d’années entre Le Havre et Tours. J’ai écouté pas mal de musique grâce à mes parents, mon père écoutant beaucoup de jazz, blues, musique du monde et classique, ma mère préférant la chanson. Celle-ci ayant tenu un bar, j’ai découvert le rythm’nblues et le rock en écoutant les 45t du juke box. Adolescente j’étais une assidue des concerts de Rock (Dr Feelgood, Inmates, Little Bob, Dogs, Wilko Jonhson, les Fixed-up, City Kids....). J’ai fait aussi un peu de théâtre et de la danse... j’adorais les comédies musicales.

- Internet ?
- Internet est vraiment un bon outil pour les gens comme nous, je ne vous aurais pas connu sans Internet ; On se sent moins seul n’est-ce pas ?

- Les études ?
- Je suis allée tranquillement vers un Bac littéraire, puis j’ai ensuite voulu ouvrir un café concert avec une copine. Ma mère ayant l’expérience du métier me l’a fortement déconseillé et je l’ai écoutée. Je me suis dirigée vers un BTS Tourisme (rien à voir mais çà m’a servi plus tard pour les tournées !). J’ai commencé à chanter à 17 ans comme choriste avec les Fixed-up, puis suis partie vivre à Tours rejoindre ma soeur Pascale, lorsque j’ai rencontré le chanteur de blues, Alan Jack qui vivait là-bas.
- Vos premiers concerts ?
- C’était d’abord avec les Fixed-up, je n’avais jamais vraiment chanté, nous étions 3 choristes, un peu comme dans les Commitments, et nous chantions le plus fort qu’on pouvait. C’était en 1ère partie des Dogs, il y avait beaucoup de monde à ce concert. La scène a été une révélation pour moi ce jour là, je ne rêvais que d’y retourner. Trois concerts plus tard, avec ma soeur nous avons rencontré Alan Jack. Il nous apprenait un morceau de Ray Charles I believe to my soul. Il nous a dit : Les filles, si vous voulez j’ai quatre concerts dans 15 jours, vous les faites avec moi !. Et voilà, 15 jours plus tard on était là ! Çà lui a plu qu’on ne se soit pas dégonflées, nous avons donc continué notre route ensemble. Çà a bien sur été décisif pour mon avenir puisque je suis devenue chanteuse sans me poser de questions.


CHANSON PRO : - Pourquoi Pierô ?
- C’est Alan Jack qui m’a surnommé Pierô. A l’époque j’avais les cheveux très courts et le teint blanc, il trouvait que je ressemblais au Pierrot lunaire. Je planais aussi pas mal à cette époque (un peu moins aujourd’hui), j’étais donc souvent dans la lune, d’où ce surnom qui ne m’a pas quittée.

- Votre parcours sous Pierô ?
- En 1986 j’ai tourné avec ma soeur Pascale comme choriste avec Alan Jack sous le nom d’ Alan Jack et les Nordett’s, en France et à l’étranger, jusqu’en 1991. En 1992 , j’ai poursuivi ma route avec Alan Jack, en duo, sous le nom Alan Jack Post Civilization. Nous avons enregistré un album En 1994, je me suis produite en solo sous le nom de Miss’Understood, j’ai adoré pouvoir m’exprimer en soliste. Après la disparition d’Alan Jack, j’ai fait diverses rencontres musicales (Mazettes, X Ray Pop, JYP de Tours), avec qui j’ai chanté en français. En autodidacte, j’ai commencé à composer au piano les musiques de mon répertoire actuel. J’ai écrit quelques textes et j’ai proposé à ma soeur Pascale Nordet, poétesse, de m’envoyer ses poésies. Jean-Yves Pineau (chanteur, auteur/compositeur de JYP) avait aussi composé pour moi des chansons, dont deux sont sur l’album. J’ai rencontré Fabien Tessier, pianiste, qui m’a proposé de bosser sur les arrangements et d’enregistrer un album chez lui. Fred Lirand, guitariste, a participé lui aussi aux arrangements et c’est ainsi que le groupe s’est formé. Nous avons fait quelques concerts à trois avec moi-même au chant et aux percussions. Pour l’album il nous manquait un batteur, nous avons donc fait appel à Franck Dumanois . L’enregistrement a été étalé dans le temps, et réalisé chez Fabien, au studio du Séchoir à Bréhémont. Les mixes ont été terminés en septembre 2006 et l’album Pas à Pas est sorti en décembre 2006. Entre temps nous avons fait une résidence à Chinon et des concerts. Fabien étant très pris, je travail actuellement avec Benoît Ribière, pianiste/ accordéoniste sur Limoges (où je vis). Une résidence et des concerts sont prévus pour 2007.

- Pourquoi l’autoproduction ?
- Autoproduction car c’est ce qui m’a semblé le plus simple dans l’immédiat. J’avais envie que ce disque existe, sans dépendre du bon vouloir d’un autre humain qui décide si oui ou non cet album mérite d’exister, avec les commentaires qui vont avec. J’ai aussi eu la chance d’être aidée par des gens qui ont souscrit pour que ce disque existe. Le nom de l’album est Pas à Pas et ça n’est pas pour rien !

- Comment décrire musicalement Pierô ?
- C’est de la chanson Rauque, ou chanson Bluesy ! Des chansons écrites en Français, une musique acoustique et électrique, des climats, une invitation à la danse ! C’est difficile de décrire sa propre musique ! Voilà le descriptif du Book : Pierô, c'est d'abord une voix... Chanteuse à la voix frémissante, force vocale enveloppée d’un voile qui vous donne plus d’un frisson, elle envoie de belles vibrations aux accents rauques Des influences bluesy, swing, rock’n’roll créent un univers musical coloré qui évoque des mondes, des parfums, des atmosphères, des lieux, des gens, des images, le temps qu’il fait dehors et dedans... Harmonies léchées, tempos bien syncopés, son rythmn’blues revisité projette ses couleurs. Le ton des chansons varie de la poésie ( Dans ma roulotte ), à la sensualité ( Danse ) en passant par le doux amer ( Tu n’peux pas, Ma maison ), non sans humour ( Elle a envie, C’est pas la mode de se parler ) ! Racontant des histoires d’humains, la palette ébauche une ambiance intimiste.

- Votre parcours hors musique ?
- Après un BTS Tourisme que je n’ai pas eu, puisque j’ai rapidement choisi la musique, j’ai fait des petits boulots (vendeuse, femme de ménage... ) mais vraiment très peu de temps. Par contre, à partir de 1996 j’ai arrêté les concerts, j’ai eu envie de connaître autre chose. J’ai donné des cours de chant, en 99 j’ai obtenu un diplôme en art-thérapie, et j’ai travaillé de façon ponctuelle comme art-thérapeute. J’ai également fait une formation pendant 2 ans à l’école de jazz à Tours en piano et harmonie. Aussi, j’ai eu un enfant, ce qui n’est pas une tâche légère pour nous les femmes ! Bref, mon parcours hors musique est tout de même toujours avec la musique qui ne me quitte pas d’une semelle. J’ai joué un peu de batterie à une époque et j’ai aussi toujours fait de danse. La danse pour moi est indispensable, elle est complémentaire au chant et à ma vie de tous les jours. Elle est d’ailleurs très présente dans ma musique.
- Ambition artistique ?
- Mon ambition artistique est de continuer à faire des concerts dans de bonnes conditions, et d’enregistrer d’autres albums. Les bonnes conditions pour moi étant des concerts correctement payés, des salles équipées pour accueillir les groupes, des organisateurs heureux et chaleureux.

- Votre soeur tient une place fondamentale dans votre vie artistique ?
- Ma soeur tient une place fondamentale dans ma vie ! Nous avons 18 mois de différence et avons été élevées comme des jumelles. Je pense qu’à différentes époques de notre vie nous nous sommes complétées. Nous avons longtemps chanté ensemble les Nordett’s, à l’époque quand on se trompait, c’était en même temps. Nous inversions nos voies si l’une était fatiguée de chanter en aigu, personne ne l’entendait. Aujourd’hui, elle écrit une partie des textes de mes chansons, je les chante, et çà me correspond. Nous sommes dans le même feeling et nous soutenons au quotidien. Nous avons fait des concerts où elle est venue lire ses poésies et faire les choeurs, c’est vraiment bien, d’autant plus que çà faisait longtemps que nous n’avions pas chanté ensemble !
- Vous vivez de la musique ?
- Oui, mais difficilement !
- Monter sur scène, c’est d’abord pour soi, pour se connaître ?
- Pour moi monter sur scène c’est d’abord aller à la rencontre des gens pour leur proposer un échange. C’est une interaction. C’est aussi un challenge, on ne sait pas ce qui va se passer, qui on va avoir en face de nous. Là, on peut apprendre à se connaître, à savoir de quoi sommes-nous capables pour interpeller un public qui au départ est passif. C’est aussi chercher à savoir si d’autres gens partagent les mêmes émotions, sentiments ou idées que nous même. Effectivement c’est rassurant pour soi !

- Peut-on comprendre votre vie dans vos chansons ?
- Ce sont des chansons féminines, lucides, qui traitent de la complexité relationnelle des humains, hommes et femmes en particulier. Ça n’est pas très original comme sujet, mais cela reste le sujet principal des chansons en général, car c’est une grande énigme, et une grande préoccupation pour nous tous puisque nous sommes obligés de vivre ensemble. Je dirai donc que l’on peut comprendre une part de ma vie dans ces chansons, mais aussi celle de mes copines, copains, voisines, boulangères, frères, soeurs...etc

- Produire un album coûte cher ?
- Dans le coût de l'album je n'ai pas compté le coût du studio, ni des déplacements, ni des musiciens, de la photographe. Heureusement dans la musique, il existe une solidarité pour pouvoir exister malgré tout. J'ai eu la chance d'être entourée par des gens généreux, notamment Fabien Tessier, qui m'a fait profiter de son studio gracieusement sans profit aucun , ainsi que les autres musiciens qui m'accompagnent, qui ne m'ont rien demandé pour ce travail. Des graphistes, photographes, m'ont également aidée. Mon amie Christiane Blanchard, photographe, a réalisé de très belles photos qui font la pochette de l'album. Je n'aurais jamais eu les moyens de la payer. Franck Dumanois, musicien, a réalisé le site. Tout çà pour dire que dans ce milieu, il y a beaucoup de gens qui se donnent, qui travaillent, par solidarité! Nous gagnons peu d'argent et travaillons beaucoup!
- Un certain artisanat permettant de limiter les risques financiers, je suppose votre seuil de rentabilité très bas ?
- Si je compte la participation de toutes ces personnes, à mon avis il y a très peu de rentabilité. D'autant plus que l'argent gagné avec ce disque est réinvesti dans les frais du groupe, et il y en a ! Je suis pour le système de l'échange! Dans les conditions décrites, il est d'environ deux cents.
- Deux mois plus tard, il est atteint ?
- Pour l'instant j'en ai vendu 150.
Je n'ai pas de distributeur et je n'ai pas fait beaucoup de concerts depuis la sortie de l'album. Les ventes se sont faites par bouche à oreille. Je compte évidement sur les concerts pour le vendre.

- Pensez-vous que la France soit médiatiquement prête à recevoir des artistes au goût prononcé pour l’indépendance ?
- A recevoir oui, c’est à la mode d’être underground, par contre il ne faut pas que çà dure trop longtemps !

- Où est distribué votre album ?
- Pour le moment on peut se le procurer en allant sur mon site ou sur celui de lesmainsdanslatete.com. Il est prévu que nous soyons distribués par Wild Palms Music. J’attends le retour du contrat.

- Avenir ?
- L’avenir est devant nous, quand je pense à Mistinguett ou Césaria Evora ! Y a pas de raison !



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